Enquête ouverte à Montpellier pour « exercice illégal de la médecine »


Une enquête a été ouverte en juillet pour « exercice illégal de la médecine » à l’encontre de deux personnes s’étant fait passer pour des pédopsychiatres sur Doctolib, a annoncé le parquet de Montpellier vendredi 26 août, confirmant une information de France Inter.

Une mère avait porté plainte début juillet après avoir consulté, via la plate-forme de prise de rendez-vous médicaux, un faux pédopsychiatre et sa remplaçante afin d’obtenir une ordonnance de médicaments pour ses deux enfants atteints d’un trouble de l’attention (TDAH), a confirmé Me Madeleine Archimbaud, avocate de la plaignante, à l’Agence France-presse (AFP).

Enquête : Article réservé à nos abonnés Les ambitions dévorantes de Doctolib

« Nous avons monté tout ce dossier car elle pensait vraiment avoir affaire à un réel médecin, par le fait d’être passée par la plate-forme Doctolib. Nous ne parlons pas d’un simple généraliste mais d’un pédopsychiatre, les faits sont graves », a-t-elle ajouté.

L’ordre des médecins « choqué » par l’absence de contrôle

Le conseil de l’ordre des médecins de l’Hérault a également porté plainte pour « exercice illégal de la médecine ». Et la plate-forme, s’estimant « victime de fraude », a fait savoir vendredi qu’elle avait également « déposé plainte contre X » le 22 juillet.

Les deux faux pédopsychiatres auraient assuré des consultations, avant que la plate-forme ne stoppe leur abonnement et ne supprime leur profil début juillet, a expliqué le président du conseil de l’ordre des médecins de l’Hérault, le Dr Philippe Cathala, à l’AFP.

« Nous avons été choqués par l’absence de contrôle des praticiens par Doctolib. Ils ont bien, ensuite, supprimé le profil et stoppé l’abonnement mais nous sommes surpris par le processus d’enregistrement sur cette plate-forme. Il faudrait le renforcer », a insisté le Dr Philippe Cathala.

250 000 praticiens référencés

Doctolib a aussi été récemment accusé de référencer des naturopathes aux pratiques douteuses. Jeudi, la plate-forme a annoncé qu’aucune prise de rendez-vous ne pourrait plus être réalisée avant que la vérification du droit d’exercer soit effective.

Pour cela, Doctolib a décidé de supprimer le délai de quinze jours qui était jusqu’ici accordé aux professionnels de santé afin que les nouveaux installés puissent ouvrir la prise de rendez-vous en amont de l’ouverture de leur cabinet. C’est durant ce délai que les deux faux pédopsychiatres avaient pu réaliser des consultations.

Depuis la création du site en 2013, sur près de 250 000 praticiens référencés, la plate-forme dit avoir été victime à quatre reprises d’individus ayant créé de faux profils en usurpant notamment l’identité de professionnels de santé, les deux derniers cas de fraude datant de juin et août 2022.

« Le grand public doit aussi avoir le réflexe de se rendre sur le site du conseil de l’ordre où tous les médecins qui peuvent pratiquer sont référencés. C’est décevant qu’une entreprise comme Doctolib, qui connaît ce principe, ne le fasse pas automatiquement », a déploré le DCathala, précisant que les plaintes déposées contre des personnes utilisant de faux diplômes sont monnaie courante.

Le Monde avec AFP



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